CDG Capital aux Sessions Annuelles du Groupe de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI)
En marge des sessions annuelles du Groupe de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI) qui se sont déroulées à Washington du 14 au 20 Octobre 2019 ...
En marge des sessions annuelles du Groupe de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI) qui se sont déroulées à Washington du 14 au 20 Octobre 2019, M. Hamid Tawfiki, Directeur Général de CDG Capital a pris part à cette occasion à plusieurs manifestations et a rencontré plusieurs officiels des délégations présentes.
Comité de Bretton Woods
M. Tawfiki a assisté le jeudi 17 Octobre au Comité de Bretton Woods, qui coïncide cette année avec son 75ème anniversaire. Les objectifs de cette session étaient doubles :
- D'une part, aider les dirigeants mondiaux à imaginer comment évoluer et renforcer le système économique actuel afin de relever les défis de demain et,
- D'autre part, encourager les décideurs politiques à réaffirmer leur attachement à «l'esprit» de Bretton Woods et à la valeur de la coopération économique internationale en tant que force fondamentale pour la prospérité mondiale.
Cet évènement a vu la participation de plusieurs personnalités dont Mme Kristalina Georgieva, nouvelle Directrice Générale du FMI, de M. David Malpass, nouveau Président du Groupe de la Banque Mondiale, de M. Roberto Azevêdo, Directeur Général de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), de M.William C. Dudley, ex-Président de la Réserve Fédérale de la Banque de New-York et de James D. Wolfensohn, ex-Président du Groupe de la Banque Mondiale. Un vibrant hommage a été rendu à ce dernier.
Rencontre avec le nouveau Président de la BNDES
M. Tawfiki a rencontré le samedi 19 Octobre, M. Gustavo Montezano, nouveau Président de la Banque Brésilienne de Développement Économique et Sociale (BNDES) afin de discuter et d'échanger sur des sujets d'intérêts communs.
Réunion annuelle de l’IDFC
Le 20 octobre 2019, M.Tawfiki a pris part à la réunion annuelle de l’International Development Finance Club (IDFC) qui a renouvelé la confiance à la présidence de l’Agence Française de Développement (AFD) et réélu les membres du comité de pilotage (dont CDG représentée par CDG Capital).
Les participants ont par la suite traité des problématiques stratégiques, opérationnelles, de partenariat et de communication au sein du club.
Les participants ont également approfondi les possibilités de coopération entre le fonds vert pour le climat (GCF) et l'IDFC, suite au mémorandum d’entente signé entre les 2 parties au mois de Juin 2019 à Casablanca.
Après avoir rappelé les actions réalisées à ce jour, dont la publication du rapport sur le rôle des Banques de Développement et le partage des résultats d'une enquête interne sur l’intégration des Objectifs de Développements Durables dans la stratégie de ses institutions, les participants ont échangé leurs points de vue sur la poursuite de ces programmes ainsi que sur l’organisation d’une conférence internationale, sous les auspices des Nations-Unies, réunissant toutes les institutions de développement internationales.
D’un point de vue opérationnel, les groupes de travail ("blended finance, Gender, project preparation, Biodiversity, Cooperation for development") ont présenté l’avancement de leurs travaux et le Secrétariat a soumis pour validation une trame en vue de l’édition d’un Rapport Annuel IDFC.
ZOOM
Rôle des Banques Centrales contre le changement climatique
Dans le cadre d'une conférence portant sur le "rôle des Banques Centrales contre le changement climatique", animé par Mme Gillian Tett, rédactrice en chef États-Unis du Financial Times, Mme Kristalina Georgieva, Directrice Générale du Fonds Monétaire International (FMI) a souligné que les risques liés à la stabilité financière dues au changement climatique sont élevés, en particulier pour les pays «de première ligne». Des experts ont discuté de la manière dont les Banques Centrales peuvent ajuster leurs cadres de réglementation et de politique monétaire pour faire face aux incertitudes liées au changement climatique et assurer une transition ordonnée vers une économie verte.
Les banques centrales intègrent de plus en plus les risques liés au climat dans le suivi de la stabilité financière et la micro-supervision. Comme M. Philip Lane, Gouverneur de la Banque Centrale d’Irlande l'a noté, l'ajustement nécessaire pour la transition vers des sources à faible émission de carbone aura un impact considérable sur les prix et les industries à forte intensité de carbone, et doit être géré pour atténuer les risques pour le secteur financier. Les acteurs des marchés financiers commencent à réévaluer les risques liés au climat, à la lumière des réglementations visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais cela peut s'avérer difficile en l'absence de données fiables. À cet égard, les intervenants ont souligné que le manque de données restait un défi majeur pour la finance verte.
Quant à elle, Mme Sabine Mauderer, membre du Directoire de la Deutsche Bundesbank, a fait remarquer que les Banques Centrales ne peuvent se substituer à une politique climatique adéquate, Il est prioritaire d'élaborer un ensemble cohérent de normes mondiales, ce qui nécessite une coopération internationale sur des questions allant de l'élaboration de normes de divulgation plus harmonisées, à la coordination des politiques macro prudentielles et réglementaires. Concernant le rôle à jouer dans ces efforts pour le FMI ainsi que d'autres institutions internationales, Mme Georgieva a souligné, notamment l’élaboration des normes de divulgation et de classification harmonisées pour les actifs verts, ainsi que des tests de résistance pouvant être intégrés à la surveillance du FMI.
Pour passer au "vert", la décarbonisation nécessitera d'importants investissements dans les énergies renouvelables et des efforts d'adaptation. Les conférenciers ont expliqué comment les Banques Centrales peuvent stimuler le développement du financement vert pour répondre à ces demandes, notamment en développant les marchés des obligations et des actions vertes. Mme Georgieva a suggéré de développer une taxonomie pour le "vert" et a évoqué le débat autour du recours par les Banques Centrales à des approches plus interventionnistes pour faciliter l'investissement dans les industries "vertes" d'obligations finançant des projets d'efficacité énergétique / renouvelables.
Perspectives de l'économie mondiale
Lors d'une conférence sur les perspectives de l'économie mondiale, Mme Gita Gopinath, Economiste en Chef et Directrice du Département des études au Fonds Monétaire International (FMI) a indiqué que l'économie mondiale connaît un ralentissement synchronisé : la croissance a de nouveau été révisée à la baisse pour 2019, à 3 %, soit son rythme le plus lent depuis la crise financière mondiale. Il s'agit d'un sérieux recul par rapport aux 3,8 % de 2017. Le tassement de la croissance est la conséquence de l’augmentation des obstacles au commerce, de l'incertitude accrue qui entoure les échanges commerciaux et la situation géopolitique, de facteurs spécifiques qui causent des tensions macroéconomiques dans plusieurs pays émergents et de facteurs structurels, dont une faible productivité et un vieillissement de la population dans les pays avancés.
En 2020, la croissance mondiale devrait s'améliorer légèrement pour atteindre 3,4 %, ce qui correspond à une révision à la baisse de 0,2 % des projections d'avril 2019.
Mme Gita Gopinath a rajouté que dans l'édition d'Octobre 2019 du Rapport sur la stabilité financière dans le monde (Global Financial Stability Report), étant donné que les taux d'intérêt devraient rester durablement bas, un risque élevé d’aggravation de la vulnérabilité financière existe : il est donc indispensable de mettre en place une réglementation macroprudentielle efficace. Les pays devraient entreprendre simultanément des réformes structurelles visant à accroître la productivité, la résilience et l'équité.
Rapport sur la stabilité financière dans le monde (GFSR) : des stratégies pour l’avenir
Le rapport sur la stabilité financière dans le monde (GFSR) qui vient de paraître en octobre 2019 contient une réflexion sur la relation entre finance responsable et stabilité financière et propose des stratégies pour l’avenir.
La finance responsable consiste à donner une place aux enjeux liés à l’environnement, au social et à la gouvernance (ESG) dans les décisions des entreprises et les stratégies d’investissement. Ces enjeux se déclinent en une multitude de thèmes, comme le changement climatique, la pollution, la gestion de la main d’œuvre, les données privées des consommateurs ou le comportement concurrentiel des entreprises.
ESG et stabilité financière
Les problèmes environnementaux, sociaux et de gouvernance peuvent avoir un impact tangible sur les résultats des entreprises et, plus largement, sur la stabilité du système financier. La crise asiatique et la crise financière mondiale ont été en partie causées par des carences dans la gouvernance des Banques et des grandes entreprises. Des risques sociaux peuvent découler des inégalités, lorsque les dirigeants cèdent à la tentation et aident les ménages à s’endetter excessivement pour pouvoir consommer plus, ce qui peut créer de l’instabilité financière à moyen terme. Des catastrophes environnementales peuvent entraîner de lourdes pertes pour les entreprises et pour les assureurs.
Le changement climatique est un thème central de la finance responsable. Il est associé à deux grandes catégories de risques. Les risques physiques concernent les pertes liées aux événements météorologiques et aux grandes tendances climatiques. Les risques de transition, quant à eux, sont liés à la perte de valeur de certains actifs (par exemple le charbon et le pétrole qui ne seront pas utilisés avec la fin progressive des énergies fossiles) et aux perturbations économiques entraînées par les politiques climatiques, les technologies et l’humeur des marchés pendant la période d’ajustement vers une économie bas-carbone.
Les risques financiers associés au changement climatique sont difficiles à quantifier, mais la plupart des études les chiffrent en milliers de milliards de dollars. Déjà, les pertes des compagnies d’assurance liées aux catastrophes naturelles d’origine climatique comme les sécheresses, les inondations ou les feux de forêt, ont quadruplé depuis les années 80. Le risque climatique et les coûts de la transition vers une économie plus propre ne sont pas toujours pleinement reflétés dans les prix des actifs. Si les investisseurs demandaient soudain que ce risque soit pris en compte dans la valeur des actifs, la stabilité financière pourrait être en péril.
Les principes ESG dans les investissements de portefeuille
Certains éléments des principes ESG (en particulier sur la gouvernance des entreprises) sont pris en compte depuis longtemps dans les stratégies d’investissement ; les actifs sous gestion détenus par des fonds ayant des critères ESG représentent actuellement entre 3 et 31 mille milliards de dollars, selon la définition retenue. L’application de principes de responsabilité a commencé sur les marchés actions ; il s’agissait d’influer sur le comportement des entreprises par le biais de l’investissement. Elle s’est ensuite développée sur les marchés des titres à revenu fixe, essentiellement par le biais des obligations dites vertes, destinées à financer des projets favorables à l’environnement.