Débat CGEM panel n°7 : Maroc durable : le nouveau souffle
Financement Vert et comment en ouvrir l'accès aux entreprises. Syllabus de l’intervention de Mr H. Tawfiki à l'Université d'été de la CGEM
Mettre l’Innovation financière au service du développement durable (financement vert)
La finance verte rassemble l’ensemble des opérations financières ayant pour finalité de sauvegarder l’environnement, dont les projets d’économie circulaire, les projets écologiques préservant la biodiversité etc. On distingue au sein de la finance verte, la finance climat, qui elle, se focalise sur le financement de projets favorisant la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique.
L’objet de la finance verte et plus généralement du verdissement de la finance est de fournir les instruments de financement appropriés pour réorienter l’investissement vers une économie bas carbone. Ces investissements, notamment ceux d’infrastructure, se caractérisent par des maturités très longues qui sont sources de difficultés spécifiques pour leur financement. Il en va de même pour le partage des risques liés à l’innovation verte et son déploiement.
Le défi qui s’impose aujourd’hui est de trouver le meilleur mix d’instruments qui permettent de combler le gap de financement, de répondre aux contraintes des investisseurs/bailleurs de fonds privés et de réussir in fine la transition.
Quoique la reconnaissance de ces enjeux soit récente, on assiste à l’émergence de produits financiers spécifiques, innovants, analogues, pour la finance, des filières vertes dans l’énergie ou l’agriculture. Ceux-ci visent à répondre à ces certains de ces besoins, aussi bien en obligations, tels les Green Bonds ; qu’en actions (fonds de Private Equity dédiés aux technologies vertes et fonds spécialisés dans le financement des infrastructures vertes).
Les Green Bonds sont des obligations émises pour le financement (ou le refinancement) de projets (ou activités) concourant à la transition écologique : énergies renouvelables ; efficacité énergétique ; gestion soutenable dans le domaine des transports, de l’agriculture, de la gestion de l’eau, ou des déchets….Les fonds communs de placement pour les investissements verts considèrent le même type de sélection thématique.
Le développement de cette finance verte est concomitant avec l’essor de l’investissement socialement responsable (« ISR »). Dans ce cas, la mise en mouvement partait du constat que les décisions prises en matière d’investissement et les pratiques financières de manière générale sont trop guidées par les objectifs de court terme. Elles ne tiennent pas suffisamment compte des considérations environnementales, sociales et de gouvernance d’entreprise (ESG). Les fonds correspondants procèdent par sélection, au sein de chaque secteur, des entreprises présentant les meilleures caractéristiques sur le plan de la responsabilité sociale, sans se limiter aux activités vertes.
Comment dresser un « pont » entre les gérants d’actifs /Bailleurs de Fonds soucieux d’investissements responsables et les entreprises désormais attentives à respecter dans leur développement les critères ESG, c’est-à-dire liés à l’environnement, au social et à la gouvernance ?
Quelques recommandations, en vrac, pour combler ce gap:
- L’instauration d’une norme et d’un label pour les obligations vertes (existe déjà) ;
- Une plus grande transparence des établissements financiers et des entreprises sur la façon dont elles prennent en compte la durabilité dans leurs décisions : Par exemple :
- L’analyse des risques financiers liés aux changements climatiques et les mesures que prend l’entreprise pour les réduire en mettant en œuvre une stratégie bas-carbone dans toutes les composantes de son activité devront figurer dans le rapport du président du conseil d’administration. Ce rapport est approuvé par le conseil d’administration et par l’assemblée générale des actionnaires, au même titre que les comptes annuels et le rapport de gestion.
- Prise en compte des enjeux climatiques dans le reporting RSE (responsabilité sociétale des entreprises), en élargissant les informations prévues dans le rapport présenté par les organes dirigeants de l’entreprise en assemblée générale des actionnaires aux conséquences sur le changement climatique de l’activité de l’entreprise et de l’usage des biens et services qu’elle produit.
- Prise en compte du changement climatique dans les « tests de résistance » aux crises que doit régulièrement réaliser le système financier, sous le contrôle de la supervision bancaire.
- Pour les investisseurs institutionnels : objectifs indicatifs d’augmentation de la part verte des investissements et demande de justification pour les moyens qu’ils mettent en œuvre pour les atteindre.
- La prise en compte des considérations liées au développement durable dans les notations ;
- La création d’un « critère de durabilité » pour la législation financière ;
CDG Capital et la finance verte
Naturellement, Chez CDG Capital, nous nous inscrivons parfaitement dans cette vision d’appréhender l’innovation financière comme une démarche qui nous permettrait de créer le cadre adapté à chacun pour une canalisation optimale des ressources, nationales ou étrangères, vers les projets. Notre firme joue un rôle de catalyseur, d’initiateur de nouvelles structurations de financement durable permettant la cohabitation de bailleurs de fonds différents ayant des appétits de risques différents.
CDG Capital propose une offre globale et intégrée en faveur des projets Verts. En étant accréditée par le fonds vert pour le climat (Green Climate Fund), CDG Capital peut canaliser des fonds pour financer des projets nationaux de lutte contre le changement climatique dont le coût total peut atteindre jusqu’à 250 MUSD/projet.
En guise d’exemple, on peut citer la structuration financière, à laquelle a contribué CDG Capital, de la plus grande station de dessalement dans le monde en matière de capacité (capacité de production de 400.000m3/j à terme, pour l’irrigation et l’eau potable) située à environ 40 km au sud d’Agadir. A travers ce projet, CDG Capital a démontré sa capacité à prendre part à des projets de grande envergure, innovants et structurants pour l’économie marocaine.